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Chanter dans les petites écoles :
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Abstract
Sous l’Ancien Régime, les petites écoles dispensaient un enseignement élémentaire mêlant la pratique du plain-chant aux apprentissages de la lecture, de l’écriture et de l’arithmétique. Ainsi, les régents des petites écoles instruisirent d’innombrables chantres de paroisse et inculquèrent à la majorité des fidèles les notions suffisantes pour leur participation au chant de la messe et des vêpres. Toutefois, cette initiation s’opérait dans des conditions désavantageuses : faible degré d’institutionnalisation, maîtres pour la plupart sans formation ni expérience musicale, larges effectifs d’enfants à la présence parfois irrégulière, littérature didactique inégalement répandue et absence d’intérêt de la part des théoriciens de l’éducation.
En s’inspirant des prémisses de l’enquête historique d’Anne-Marie Chartier sur la lecture épellative enseignée par ces mêmes régents, cette communication proposera un tentative d’analyse non de l’échec latent de cette configuration (la relative absence de culture musicale “savante” dans les milieux “populaires” remarquée dès le XVIIIe siècle par Diderot) mais plutôt de la réussite qu’elle permit, c’est-à-dire la transmission sur la longue durée, hors de la sphère cléricale et sans déterminisme social, du chant de l’Église.