Du plain-chant au chant scolaire :
|
Abstract
De récentes recherches ont mis au jour la place importante accordée au plain-chant dans l’enseignement dispensé par les régents d’écoles paroissiales sous l’Ancien Régime. Les premières décennies du XIXe siècle furent marquées de ce point de vue par une grande stabilité : nombre de maîtres d’école assumaient encore les fonctions de chantre et continuaient à former leurs écoliers au chant ecclésiastique. Au plan règlementaire, la loi Guizot (1833) sur l’instruction primaire se contenta d’une discrète mention du « chant » parmi les matières de l’enseignement primaire supérieur, ce qui ne pouvait contribuer à modifier décisivement les usages en la matière. Néanmoins, cette situation relativement indécise n’empêcha pas l’apparition de répertoires, de méthodes et, finalement, de pratiques pédagogiques qui façonnèrent progressivement le « chant scolaire » en objet distinct du chant ecclésiastique.
En s’appuyant sur un corpus de recueils à destination des écoles ainsi que sur les supports utilisés pour la formation des maîtres d’école, cette communication s’attachera à définir les ressorts de l’invention du « chant scolaire » durant la période allant de la Monarchie de Juillet au Second Empire, et ce en dépassant le cas parisien incarné par Guillaume-Louis Bocquillon, dit Wilhem. Il s’agira ainsi d’éclairer un processus de lente substitution d’un chant coutumier par des répertoires ajustés aux besoins d’une institution scolaire en cours de sécularisation, processus ayant préparé le succès postérieur de recueils tels que la Première année de musique (1886) de Marmontel.
Slides