L’Enfance sous l’Ancien Régime (colloque – Créteil, novembre 2016)

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La Renaissance offre les prémisses d’une réflexion sur la nature de l’enfance, notamment chez Érasme dans De pueris instituendis (1529), mais il faut toutefois attendre le dernier tiers du xviie siècle pour que soient affirmés le statut particulier de l’enfance et l’importance des toutes premières années de la vie dans la généalogie d’une personnalité intellectuelle. Les travaux de Philippe Ariès, entre autres, ont montré que c’est au cours du xviie siècle que les scènes picturales, dont celles de Le Brun ou encore de Van Dyck, commencent à refléter l’enfant tel qu’on le voit et qu’on se l’imagine aujourd’hui : son corps, ses habits, ses jeux se distinguent désormais de ceux de l’adulte, témoignant d’un univers qui lui est propre. C’est également à cette époque que se retrouve intimement associée la capacité d’apprendre d’un individu à la capacité du corps à recevoir cet enseignement. De plus, si l’enfant échappe alors de plus en plus à l’idée d’une nature corrompue liée au péché originel, il n’en demeure pas moins un être imparfait, qu’il importe d’autant plus d’éduquer afin de l’aider à développer son discernement moral, son esprit et son goût.

Ces vastes questionnements qui embrassent la philosophie de l’entendement ont des conséquences sur les pratiques éducatives. Face à l’enfant et devant l’expérience éducative, des rénovations sont proposées, jouant d’un désir diffus de réformer les anciennes techniques et de donner un contenu adapté à l’action éducative : postures pédagogiques et pratiques éducatives sont l’objet d’un vaste mouvement de réflexion dont nous aimerions examiner la diversité, avec et par-delà les acquis de l’empirisme.

En ce sens, la question des représentations de l’enfance et de l’émergence de nouvelles postures éducatives sous l’Ancien Régime dépasse le champ des études littéraires. C’est pourquoi ce colloque, de nature interdisciplinaire, accueillera des chercheurs en début de carrière œuvrant dans les différents champs des sciences humaines, de la littérature à la philosophie, en passant par l’histoire (de l’éducation, des mentalités, de l’art et du droit). 

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